L’innovation alimentaire avance à un rythme vertigineux, et l’idée de goûter à des espèces disparues, comme le mammouth laineux ou le dodo, ne relève plus de la science-fiction.
En effet, la société australienne Vow a marqué un tournant en 2023 en dévoilant la première boulette de viande cultivée à partir de l’ADN de mammouth. Bien que cette boulette ne soit pas encore destinée à la consommation humaine, elle symbolise une révolution imminente dans l’industrie alimentaire.
Tim Noakesmith, co-fondateur de Vow, affirme : « Notre mission est de bousculer le statu quo de l’alimentation en explorant des saveurs inattendues, délicieuses, et des expériences inoubliables. L’avenir de l’alimentation appartient aux audacieux. »
L’idée ici n’est pas simplement de recréer des produits existants, mais d’utiliser la technologie pour inventer de nouvelles saveurs qui, jusqu’alors, n’étaient même pas imaginables.
Si Vow avait initialement envisagé de produire de la viande de dodo, elle a dû se rabattre sur le mammouth en raison des défis techniques liés au séquençage de l’ADN du dodo. Cependant, cette première mondiale ouvre la porte à un large éventail de possibilités. Comme l’explique James Ryall, directeur scientifique de Vow : « Nous avons l’opportunité de créer quelque chose de véritablement unique et meilleur. »
L’intérêt pour la viande cultivée ne se limite pas aux mammouths et aux dodos. Primeval Foods, une start-up basée à Londres, travaille déjà à la culture de viande de tigre, de zèbre et de lion, explorant ainsi de nouvelles avenues gustatives et nutritionnelles pour les consommateurs. Avec des projets aussi ambitieux, la viande cultivée est en passe de transformer notre manière de consommer.

Les chiffres sont révélateurs : selon une étude de Grand View Research, le marché mondial de la viande cultivée devrait générer 6,9 milliards de dollars d’ici 2030, contre 373,1 millions de dollars en 2023.
Et ce ne sont pas que les chiffres qui impressionnent. Une étude montre que 38 % de la génération Z est prête à essayer la nourriture cultivée en laboratoire, tandis que 27 % sont curieux de goûter des espèces éteintes recréées en laboratoire. Ces chiffres mettent en lumière un changement de paradigme dans notre approche de l’alimentation.
Pourquoi c'est intéressant ?
Le marché de la viande cultivée offre bien plus qu’une alternative aux viandes traditionnelles. Il permet de repenser complètement l’expérience culinaire en explorant des saveurs qui étaient autrefois l’apanage des fantasmes ou des films de science-fiction.
La possibilité de déguster un steak de tigre ou une boulette de mammouth n’est plus une question de « si », mais de « quand ». Et cette innovation offre une alternative durable et éthique à la chaîne d’approvisionnement actuelle.
Alors que plusieurs entreprises se concentrent sur la montée en gamme des viandes cultivées traditionnelles telles que le poulet, le porc et le bœuf, certaines start-up expérimentent des opportunités qui peuvent diversifier nos palais et repenser l’avenir
de la viande cultivée.
Alors un steak de tigre, ça vous tente ?